Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/31

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mettre des copies d’une sorte de lettre circulaire où le nom de l’Église destinataire était en blanc, et qui serait l’épître dite aux Éphésiens[1]. En passant à Éphèse, Tychique put montrer cette lettre ouverte aux Éphésiens, et il est permis de supposer que ceux-ci en prirent un exemplaire ou en gardèrent copie. La ressemblance de cette épître générale avec l’épître aux Colossiens viendrait, ou bien de ce qu’un homme qui écrit plusieurs lettres à quelques jours d’intervalle et qui est préoccupé d’un certain nombre d’idées fixes retombe sans s’en apercevoir dans les mêmes expressions, ou plutôt de ce que Paul aurait chargé soit Timothée[2] soit Tychique de composer la circulaire en calquant l’épître aux Colossiens et en écartant tout ce qui avait un caractère topique[3]. Le

    Colossiens, avec lesquels Paul n’avait pas eu de rapports personnels (Col., ii, 1), renferme une partie topique, des salutations, etc., pourquoi l’épître aux Laodicéens n’en aurait-elle pas ? Enfin, on n’explique pas comment ἐν Λαοδικείᾳ serait devenu ἐν Ἐφέσῳ, ou aurait disparu.

  1. Καὶ ὑμεῖς (vi, 21) s’explique bien alors.
  2. L’absence du nom de Timothée dans la suscription de l’épître aux Éphésiens, tandis que ce nom se trouve dans la suscription de l’épître aux Colossiens, ainsi que dans les suscriptions des épîtres aux Philippiens et à Philémon, confirmerait cette supposition.
  3. Origène fait une hypothèse analogue pour expliquer les particularités de l’épître aux Hébreux. Dans Eusèbe, H. E., VI, 25.