Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/311

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romaine. Corinthe était la capitale de la province d’Achaïe, comprenant toute la Grèce, et qui d’ordinaire était réunie à la Macédoine. Les deux provinces avaient été rendues par Claude sénatoriales[1], et, comme telles, elles avaient un proconsul. Cette fonction était remplie, à l’heure où nous sommes, par un des personnages les plus aimables et les plus instruits du siècle, Marcus Annæus Novatus, frère aîné de Sénèque, qui avait été adopté par le rhéteur L. Junius Gallion, l’un des littérateurs de la société des Sénèques[2] ; Marcus Annæus Novatus prit de là le nom de Gallion. C’était un bel esprit et une âme noble, un ami des poëtes et des écrivains célèbres[3]. Tous ceux qui le connaissaient l’adoraient ; Stace l’appelait dulcis Gallio, et peut-être est-il l’auteur de quelques-unes des tragédies qui sortirent de ce cénacle littéraire. Il écrivit, ce semble, sur les questions naturelles[4] ; son frère lui dédia ses livres de la

  1. Suétone, Claude, 25.
  2. Sénèque le rhéteur, Controv., II, 11, etc. ; préfaces des livres I, III, V ; Ovide, Pont., IV, xi.
  3. Sénèque, De ira, init. ; De vita beata, init. ; Quæst. natur., IV, præf. ; V, 11 ; Epist., civ ; Consol. ad Helviam, 16 ; Stace, Silves, II, vii, 32 ; Pline, Hist. nat., XXXI, 33 ; Tac., Ann., VI, 3 ; XV, 73 ; XVI, 17 ; Dion Cassius, LX, 35 ; LXI, 20 ; Eusèbe, Chron., à l’année 10 de Néron.
  4. Sénèque, Quæst. natur., V, 11.