Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/319

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chargé de porter les lettres était même un dignitaire attitré des synagogues. Le genre épistolaire formait, chez les juifs[1], un genre de littérature qui s’est continué parmi eux jusqu’en plein moyen âge[2], comme une conséquence de leur dispersion. Sans doute, dès l’époque où le christianisme se répandit dans toute la Syrie, des épîtres chrétiennes existèrent ; mais entre les mains de Paul ces écrits, que jusqu’alors on n’avait pas conservés la plupart du temps, furent, à l’égal de la parole, l’instrument du progrès de la foi chrétienne. On tenait que l’autorité des épîtres égalait celle de l’apôtre lui-même[3] ; chacune d’elles dut être lue devant l’Église assemblée[4] ; quelques-unes même eurent le caractère de lettres circulaires, et furent communiquées successivement à plusieurs Églises[5]. La lecture de la correspondance devint ainsi une partie essentielle

  1. Voir le 2e livre des Macchabées, i, 1 et suiv. ; 10 et suiv. ; Baruch, c. vi (apocr.).
  2. Comp. les iggéret ou risâlet, que les synagogues s’adressaient entre elles à propos des divers points de doctrine ou de pratique qui étaient en discussion.
  3. II Thess., ii, 2, 14 ; iii, 14.
  4. I Thess., v, 27.
  5. Col. iv, 16. Comp. I Cor., i, 2 ; II Cor., i, 1. Sur l’épître dite aux Éphésiens, et même sur celle aux Romains, voir ci-dessus, Introduction, p. xii et suiv., lxxii et suiv.