Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/318

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jésus lui-même, était le seul droit canonique antérieur à lui qu’il connût. Il croyait avoir une inspiration divine pour ajouter à ces règles toutes celles que réclamaient les circonstances nouvelles que l’on avait à traverser[1]. Son exemple, d’ailleurs, n’était-il pas une règle suprême, à laquelle tous ses fils spirituels devaient se conformer[2] ?

Timothée, qu’il employait à visiter les Églises dont il était éloigné, ne pouvait, eût-il été infatigable, satisfaire à l’immense ardeur de son maître. C’est alors que Paul eut l’idée de suppléer par la correspondance à ce qu’il lui était interdit de faire par lui-même ou par ses principaux disciples. Il n’existait dans l’empire romain rien qui ressemblât à notre établissement des postes pour les lettres privées : toute correspondance se faisait par occasion ou par exprès[3]. Saint Paul prit ainsi l’habitude de mener partout avec lui des personnes de second ordre, qui lui servaient de courriers. La correspondance entre synagogues existait déjà dans le judaïsme ; l’envoyé

  1. I Cor., vii, 10, 12, 25, 40.
  2. I Thess., i, 6 ; Philipp., iii, 17 ; iv, 9.
  3. Cicéron, Ad famil., III, 9 ; XV, 17 ; XVI, 5, 21 ; Ad Attic., I, 5 ; III, 7 ; Pline, Epist., II, 12 ; VIII, 3 ; IX, 28 ; Sénèque, Epist., l ; Forcellini, au mot tabellarius ; Naudet, dans les Mém. de l’Acad. des inscr., t. XXIII, 2e partie, p. 166 et suiv.