Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/329

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dans les éranes)[1], et à les considérer comme des « pasteurs », chargés de conduire l’Église[2]. Certains, d’ailleurs, étaient regardés comme ayant une sorte de spécialité pour l’enseignement : c’étaient les catéchistes, allant de maison en maison et transmettant la parole de Dieu dans des leçons privées. Paul établissait en règle, au moins dans certains cas[3], que le catéchumène, durant son instruction, devait mettre tout ce qu’il possédait en commun avec son catéchiste.

L’autorité pleine appartenait à l’Église assemblée. Cette autorité s’étendait à ce qu’il y a de plus intime dans la vie privée. Tous les frères se surveillaient, se reprenaient. L’Église assemblée, ou du moins ceux qu’on appelait « les spirituels », réprimandaient ceux qui étaient en faute, consolaient les découragés, fai-

    saint Jean Chrysostome et de Théodoret sur ce dernier passage) ; I Tim., iii, 2 ; Tit., i, 5 (cf. saint Jérôme, sur ce passage), 7. Πρεσϐύτερος et ἐπίσκοπος sont, au premier siècle, tout à fait synonymes. Traduire ces mots par « prêtre » ou « évêque » est aussi inexact que de traduire imperator par « empereur », quand il s’agit des temps de la république romaine. Comp. Act., xx, 17, 28.

  1. Voir les Apôtres, p. 352-353. Sur les episcopi, magistrats municipaux, voir Waddington, Explic. des inscr. de Le Bas, III, nos 1989, 1990, 2298.
  2. Act., xx, 28. Cf. I Petr., ii, 25.
  3. Gal., vi, 6.