Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/342

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dieu et de tout ce qu’on révère, jusqu’au point de s’asseoir dans le temple de Dieu et de se présenter comme étant Dieu lui-même[1]. Ne vous souvenez-vous pas qu’étant encore parmi vous, je vous disais ces choses ? Et maintenant vous savez ce qui l’empêche de se révéler. Le mystère d’iniquité se prépare et n’attend pour éclater que la disparition de celui qui y fait obstacle. Alors se révélera l’impie, que le Seigneur tuera par le souffle de sa bouche, et anéantira par la manifestation de son avènement. Quant à l’avènement de l’impie, il aura lieu, grâce à la puissance de Satan, avec un accompagnement de toutes sortes de miracles, de signes, de prodiges menteurs, et un cortège de séductions coupables pour les hommes perdus chez lesquels l’amour de la vérité, qui les eût sauvés, n’a point de place. C’est à ceux-là que Dieu envoie un puissant agent d’erreur qui les fera croire au mensonge, afin que tous ceux qui n’auront pas cru à la vérité et qui auront accueilli l’iniquité tombent sous son jugement[2]. »

On voit que, dans ces textes écrits vingt ans après la mort de Jésus, un seul élément essentiel a été ajouté au tableau du jour du Seigneur tel que Jésus le concevait[3] ; c’est le rôle d’un anti-christ[4], ou

  1. Comparez Phil., ii, 6.
  2. II Thess., ii, 1-11.
  3. Voir Vie de Jésus, p. 272 et suiv.
  4. Ce mot ne se trouve que dans le langage des épîtres attribuées à Jean. Mais l’idée est parfaitement caractérisée dans les épîtres de Paul et dans l’Apocalypse.