Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/341

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de paix, de sécurité, que subitement tombera sur les hommes la destruction, comme les douleurs tombent sur la femme enceinte, et ils n’y échapperont pas. Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres pour que le jour vous surprenne comme des voleurs[1]. Vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour ; nous ne sommes pas gens de la nuit et des ténèbres. Ne dormons donc pas, comme les autres ; mais veillons et soyons sobres[2]… »

La préoccupation de cette prochaine catastrophe était extrême. Des enthousiastes croyaient en connaître la date par des révélations particulières ; il y avait déjà des apocalypses ; on allait jusqu’à faire circuler de fausses lettres de l’apôtre, où cette fin était annoncée.

« Nous vous demandons, frères, en ce qui concerne l’apparition de Notre-Seigneur Jésus-Christ et notre réunion à lui, de ne pas vous monter trop promptement la tête et de ne vous laisser effrayer, ni par des manifestations de l’Esprit, ni par des paroles, ni par de prétendues lettres de nous, vous annonçant que le jour du Seigneur est proche. Que personne ne vous trompe : rien ne se fera avant qu’ait eu lieu la grande apostasie, et que se soit révélé l’homme de l’iniquité, le fils de la perdition, le grand opposant, s’élevant lui-même au-dessus de tout ce qui s’appelle

  1. Il faut lire κλέπτας, avec le manuscrit du Vatican.
  2. I Thess., v, 1 et suiv.