Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/361

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

auprès de la résurrection de Jésus ; on n’y pensa plus si ce n’est pour y trouver une figure du triomphe de Jésus sur la mort. La vraie pâque, c’est désormais Jésus, qui a été immolé pour tous ; les vraies azymes, c’est la vérité, la justice ; le vieux levain est sans force et doit être rejeté[1]. Du reste, la fête de Pâque avait subi bien plus anciennement chez les Hébreux un changement de signification analogue. Ce fut sûrement à l’origine une fête du printemps, qu’on rattacha par une étymologie artificielle au souvenir de la sortie de l’Égypte.

La Pentecôte se célébrait aussi le même jour que chez les juifs[2]. Comme la pâque, cette fête prenait une signification toute nouvelle, qui repoussait dans l’ombre la vieille idée juive. À tort ou à raison, on se figurait que l’incident principal de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres assemblés avait eu lieu le jour de la Pentecôte qui suivit la résurrection de Jésus[3]. L’antique fête de la moisson chez les Sémites devint ainsi dans la religion nouvelle la fête du Saint-Esprit. Vers le même temps, cette fête subissait chez les juifs une transformation analogue :

  1. I Cor., v, 7-8. Cf. Gal., iv, 9-11 ; Rom., xiv, 5 ; Col., ii, 16.
  2. I Cor., xvi, 8 ; Act., xx, 16.
  3. Act., ii, 1.