Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/370

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Timothée, il est probable qu’il ne s’éloigna pas de Corinthe ou des côtes de la mer Égée. Nous le retrouverons à Éphèse dans un an[1].

Le navire s’arrêta quelques jours à Éphèse. Paul eut le temps d’aller à la synagogue et de disputer avec les juifs. On le pria de rester ; mais il allégua son vœu et déclara qu’il voulait à tout prix célébrer la fête à Jérusalem ; il promit seulement de revenir. Il prit donc congé d’Aquila, de Priscille, et de ceux avec lesquels il avait déjà noué quelques relations, et se rembarqua pour Césarée de Palestine, d’où il fut bientôt rendu à Jérusalem[2].

Il y célébra la fête conformément à son vœu. Peut-être ce scrupule tout juif était-il une concession comme tant d’autres qu’il faisait à l’esprit de l’Église de Jérusalem. Il espérait par un acte de haute dévotion se faire pardonner ses hardiesses et se concilier la faveur des judaïsants[3]. Les discussions étaient à peine apaisées et la paix ne durait qu’à force de transactions. Il est probable qu’il profita de l’occasion

  1. Act., xviii, 21, leçon de Griesbach.
  2. Act., xviii, 22. C’est ce qui résulte de l’emploi des deux expressions ἀναϐάς et κατέϐη (cf. Recognit., IV, 35), et surtout des versets 18 et 21.
  3. L’auteur des Actes semble craindre d’insister. Le texte pour toute cette partie est plein d’ambiguïtés et de lacunes.