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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/403

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pratiquer. Tournant contre lui ses concessions, ils alléguaient des cas où on l’avait vu reconnaître la nécessité des pratiques juives[1] ; peut-être rappelaient-ils en particulier les faits relatifs à la circoncision de Tite et de Timothée. Comment, lui qui n’avait pas vu Jésus, osait-il parler au nom de Jésus ? C’était Pierre, c’était Jacques qui devaient être tenus pour les vrais apôtres, pour les dépositaires de la révélation.

La conscience des bons Galates fut toute troublée. Les uns abandonnèrent la doctrine de Paul, passèrent aux nouveaux docteurs et se firent circoncire ; les autres restèrent fidèles à leur premier maître. Le trouble, en tout cas, était profond ; on se disait de part et d’autre les choses les plus dures[2].

  1. Gal., v, 11. Comparez I Cor., ix, 20 ; II Cor., v, 16. Voir ci-dessus, p. 36, note.
  2. Gal., v, 15, 26. Quand saint Paul écrivit cette épître, il avait été deux fois en Galatie (iv, 13). Cela détourne de songer, pour la date de cette épître, à la troisième mission. D’un autre côté, l’incident Gal., ii, 11 et suiv., n’avait pas eu lieu, ce semble, à la date de la deuxième mission, et, si l’épître eût été écrite pendant cette mission, nous y trouverions, comme dans les épîtres aux Thessaloniciens, le nom de Silas, lequel était connu des Galates depuis le commencement du second voyage. La vague formule Gal., i, 2, convient bien à Antioche. La promptitude avec laquelle Paul apprit l’incident et y répondit suppose une certaine facilité de communications ; or les communications avec le centre oriental de l’Asie Mineure étaient plus faciles d’Antioche (par Tarse) que d’Éphèse.