raconte et peut-être nous exagère les torts qu’on a eus envers lui ; qui nous dira les torts de Paul ? La basse pensée qu’il prête à ses adversaires de courir sur ses brisées pour lui enlever l’affection de ses disciples et se faire gloire ensuite de la circoncision de ces simples gens comme d’un triomphe[1], n’est-elle pas un travestissement ? Le récit de ses rapports avec l’Église de Jérusalem, si différent de celui des Actes, n’est-il pas un peu arrangé pour les besoins du moment[2] ? La prétention d’avoir été apôtre par droit divin dès le jour même de sa conversion[3] n’est-elle pas historiquement inexacte, en ce sens que la conviction de son propre apostolat se forma en lui lentement et n’arriva à être complète que depuis sa première grande mission ? Pierre fut-il réellement aussi répréhensible qu’il le dit ? La conduite de l’apôtre galiléen, au contraire, ne fut-elle pas celle d’un homme conciliant, préférant la fraternité aux principes, voulant contenter tout le monde, biaisant pour éviter les éclats, blâmé par tous, justement parce que seul il a raison ? Nous n’avons aucun moyen de
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