permis aux mœurs de l’Asie de la séduire. Cette ville avait toujours eu chez les Grecs une mauvaise réputation[1]. La corruption, l’introduction du luxe étaient, selon les Grecs, un effet des mœurs efféminées de l’Ionie ; or, Éphèse était pour eux le centre et l’abrégé de l’Ionie[2]. La domination des Lydiens et celle des Perses y avaient tué l’énergie et le patriotisme ; avec Sardes, Éphèse était le point le plus avancé de l’influence asiatique vers l’Europe[3]. L’importance excessive qu’y prit le culte d’Artémis éteignit l’esprit scientifique et favorisa le débordement de toutes les superstitions. C’était presque une ville théocratique[4] : les fêtes y étaient nombreuses et splendides[5] ; le droit d’asile du temple peuplait la ville de malfaiteurs[6]. De honteuses institutions sacerdotales s’y maintenaient et devaient chaque jour paraître plus
- ↑ Strabon, XIV, i, 25 ; Diog. Laërte, IX, i, 1.
- ↑ Athénée, XII, 28, 29.
- ↑ Hérodote, V, liv, 1 et 2 ; Plut., Vie de Lysandre, 3.
- ↑ Les prêtres avaient le titre de rois (Paus., VIII, xiii, 1). Le nom du grand prêtre se lit quelquefois sur les monnaies. Vaillant, Numism. gr. imp. rom., p. 310, 313 ; Eckhel, D. n. v., II, 518-519. Cf. Corpus inscr. gr., nos 2954, 2987, 2987 b, 3002, 3003 ; Tac., Ann., III, 62.
- ↑ Panionia et Œcumenica, Artemisia, Ephesia, Bacchanalia, Balbillia, Lucullia. Cf. Corpus inscr. gr., no 2954.
- ↑ Strabon, XIV, i, 23.