Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/475

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l’apôtre. Stéphanas était, selon l’expression de l’apôtre, « les prémices de l’Achaïe », et, depuis le départ d’Aquila et de Priscille, il avait le premier rang dans la communauté, ou du moins dans le parti de Paul. Les envoyés apportaient une lettre, demandant des explications sur l’épître antérieure de Paul et des solutions pour divers cas de conscience, en particulier touchant le mariage, les viandes sacrifiées aux idoles, les exercices spirituels et les dons du Saint-Esprit[1]. Les trois députés ajoutèrent de vive voix des détails sur les abus qui s’étaient introduits. La douleur de l’apôtre fut extrême, et, sans les consolations que lui donnèrent les pieux messagers[2], il se fut emporté contre tant de faiblesse et de légèreté. Il avait fixé son départ après la Pentecôte[3], laquelle pouvait être éloignée d’environ deux mois[4] ; mais il voulait passer par la Macédoine[5]. Il ne pouvait donc être à Corinthe avant trois mois. Sur-le-champ, il résolut d’écrire à l’Église malade et de répondre aux questions qu’on lui posait. Comme il n’avait pas Timothée sous la main, il prit pour secrétaire un dis-

  1. I Cor., vii, 1 ; viii, 1 ; xii, 1 ; xvi, 1.
  2. I Cor., xvi, 17-18.
  3. I Cor., xvi, 8.
  4. I Cor., iv, 19 ; xi, 34 ; xvi, 3 et suiv., 11.
  5. I Cor., xvi, 5.