Aller au contenu

Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/502

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

soyez des hommes parfaits… Supposez donc l’Église réunie et tous parlant les langues, et qu’il entre des personnes ignorantes et incrédules : ne diront-elles pas que vous êtes des fous ? Si tous, au contraire, prophétisent, et qu’il entre un incrédule ou un ignorant, il est sur-le-champ entrepris par tous ; tous le confondent, le jugent, les choses cachées au fond de son cœur sont révélées ; frappé de ce qu’il voit et de ce qu’il entend, il tombe la face contre terre, adore Dieu et reconnaît que Dieu est vraiment avec vous. Que conclure de tout cela, frères ? Quand vous vous rassemblez, que chacun ait son psaume, sa leçon, sa révélation, son exercice de langues, son interprétation, rien de mieux, pourvu que tout se fasse pour l’édification. S’agit-il d’un exercice des langues, il faut que deux ou tout au plus trois parlent, et cela séparément, l’un après l’autre, et qu’un seul interprète ce qu’ils ont dit. S’il n’y a pas d’interprète, qu’ils se taisent, qu’ils parlent pour eux et pour Dieu. Observez la même règle en ce qui regarde les prophètes : que deux ou trois parlent, et que les autres fassent le discernement. Si, pendant que l’un parle, un autre assis reçoit une révélation, que le premier se taise. Vous pouvez tous prophétiser, si vous voulez, à condition de le faire les uns après les autres, de façon que l’assistance soit instruite et touchée. Chaque prophète est maître de l’esprit qui l’anime. Dieu n’est pas le Dieu du désordre, il est le Dieu de la paix… En résumé, frères, cultivez la prophétie, n’empêchez pas la glossolalie ; mais que tout se fasse honnêtement et selon l’ordre. »

Quelques sons bizarres que prononçaient les glos-