Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/533

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sans autorité. » On attribuait à des haines personnelles sa rigueur envers l’incestueux. On le traitait de fou, d’extravagant, d’homme vaniteux et sans tact. Les changements dans ses plans de voyage étaient présentés comme de la versatilité[1]. Ému de cette double nouvelle, l’apôtre se mit à dicter à Timothée[2] une nouvelle lettre destinée, d’une part, à atténuer l’effet de la première et à porter à sa chère Église, qu’il croyait avoir blessée, l’expression de ses sentiments paternels, de l’autre, à répondre aux adversaires qui avaient failli un moment réussir à lui enlever le cœur de ses enfants.

Au milieu des contrariétés sans nombre qui l’assaillent depuis quelques mois, les fidèles de Corinthe sont sa consolation et sa gloire[3]. S’il a changé le plan de voyage qu’il leur avait communiqué par Titus, et qui, en le conduisant deux fois à Corinthe, lui eût permis de leur faire un double plaisir, ce n’est pas par légèreté[4], c’est par égard pour eux, et

  1. II Cor., i, 12 et suiv., 23 ; ii, 1 et suiv., 9 ; iii, 1 et suiv. ; vii, 2 et suiv., 12 et suiv. ; x, 9 et suiv. ; xi, 1 et suiv.
  2. II Cor., i, 1. Comp. I Cor., i, 1. La personne que Paul s’adjoint dans la suscription est d’ordinaire celle qui lui sert de secrétaire. Si c’était là une simple marque de déférence, il eût mis cette fois le nom de Titus.
  3. II Cor., i, 4 et suiv. ; vii, 4 et suiv.
  4. II Cor., i, 15 et suiv.