Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/536

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pas à sortir de son caractère. Quand il est parmi eux, il est humble, timide, embarrassé ; mais qu’on ne l’oblige pas à user des armes qui lui ont été données pour détruire toute forteresse opposée à Christ, pour abattre toute hauteur qui s’élève contre la science de Dieu, et assujettir toute pensée au joug de Jésus ; on s’apercevrait qu’il sait punir la désobéissance. Ceux qui se disent du parti de Christ devraient penser que lui aussi est de l’école de Christ. Le pouvoir que le Seigneur lui a donné pour édifier, veut-on l’obliger à en user pour détruire ? On essaye de faire croire aux Corinthiens qu’il cherche à les effrayer par ses lettres. Que ceux qui tiennent ce langage prennent garde de le forcer à être avec eux tel que ses lettres le montrent. Il n’est pas du nombre de ces gens qui se vantent eux-mêmes et s’en vont colporter de droite et de gauche leurs titres de recommandation. Sa lettre de recommandation à lui, c’est l’Église de Corinthe. Cette lettre, il la porte en son cœur ; elle est lisible pour tous ; elle est écrite non à l’encre, mais par l’esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables du cœur. Il ne se mesure qu’à sa propre mesure, il ne se compare qu’à lui-même. Il ne s’arroge d’autorité que sur les Églises

    la circoncision, ce que parfois on lui rappelait pour le mettre en contradiction avec lui-même.