et de la sorte le commandement qui aurait dû créer la vie créait la mort. Une femme est adultère, si du vivant de son mari elle manque à la loi du mariage ; mais, après la mort du mari, il n’y a plus d’adultère possible. Le Christ, en tuant la Loi, nous a donc soustraits à la Loi et gagnés à lui. Mort à la chair, qui portait au péché, mort à la Loi, qui faisait ressortir le péché, le chrétien n’a plus qu’à servir Dieu « dans la nouveauté de l’esprit, et non dans la vétusté de la lettre ». La Loi était spirituelle, mais l’homme est charnel. Il y a deux parts dans l’homme, l’une qui aime et veut le bien, l’autre qui fait le mal, sans que l’homme en ait conscience. N’arrive-t-il pas souvent qu’on ne fait pas le bien qu’on veut, et qu’on fait le mal qu’on ne veut pas ? C’est que le péché habite dans l’homme et agit en lui sans lui. « L’homme intérieur », c’est-à-dire la raison, adhère à la loi de Dieu ; mais la concupiscence est en guerre permanente avec la raison et la loi de Dieu. « Malheureux homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort ? Grâces à Dieu, par Jésus-Christ, notre Seigneur[1] ! »
Le vrai chrétien, étant délivré de la Loi et de la concupiscence, est donc à l’abri de la damnation, par la miséricorde de Dieu, qui a envoyé son fils unique
- ↑ Rom., vi-vii. La vraie leçon de vii, 25, paraît être χάρις τῷ θεῷ.