Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/569

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salut est maintenant plus proche que quand nous avons cru. La nuit est passée ; le jour approche. Laissons donc là les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement comme il convient de faire en plein jour, non dans les festins et les orgies, les impuretés et les débauches, les disputes et les jalousies. Revêtez le Christ Jésus et prenez garde que le soin de la chair ne dégénère en désirs[1]. »

La lutte de Paul contre ses adversaires, plus ou moins ébionites, se retrouve dans la partie de sa lettre relative à l’abstinence de viandes et aux observances de néoménies, de sabbats et de jours[2]. L’ébionisme, qui dès cette époque avait à Rome son centre principal[3], tenait beaucoup à ces pratiques extérieures[4], qui n’étaient à vrai dire qu’une continuation de l’essénisme. Il y avait des personnes scrupuleuses, ascétiques, qui non-seulement pratiquaient les ordonnances légales sur les viandes, mais qui encore s’imposaient de ne manger que des légumes,

  1. Rom., xiii, 11-14.
  2. Comp. Gal., iv, 10 ; Coloss., ii, 16.
  3. Epiph., hær. xxx, 18.
  4. Epiph., hær. xxx, 2, 15, 16, 17, 18 ; Homélies pseudo-clém., viii, 15 ; xii, 6 ; xiv, 1 ; xv, 7. Comp. les relations ébionites sur le genre de vie de Jacques, frère du Seigneur (Eus., H. E., II, 23), et sur la vie de saint Matthieu (Clém. Alex., Pædag., II, 1).