Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/572

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’hiver à travers l’Archipel sans autre ressource que la recommandation de Paul. L’Église d’Éphèse était priée de la recevoir d’une façon digne des saints et de pourvoir à tous ses besoins[1]. Paul avait probablement quelques inquiétudes sur les intrigues du parti judéo-chrétien à Éphèse ; car, à la fin de la lettre, il ajouta de sa main :

« Or, je vous invite, frères, à prendre garde à ceux qui sèment des divisions et des scandales contre la doctrine que vous avez apprise. Évitez-les ; car ceux-là servent non pas notre Seigneur Christ, mais leur ventre, et, par leurs flatteries, par leurs cajoleries, ils séduisent les cœurs des simples. Votre docilité est partout vantée ; je me réjouis donc de vous ; mais je veux que vous soyez sages pour le bien et innocents devant le mal. Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds[2]. »

Nous avons vu que saint Paul, en rédigeant cet

  1. Rom., xvi, 1-2. Voir l’introduction, p. lxv, lxix-lxx. Ces deux versets sont bien plus entraînés vers ce qui suit que vers ce qui précède. Quoique rien ne fût au-dessus du dévouement de Phœbé, on comprend mieux qu’elle ait fait en hiver un voyage de quatre-vingts lieues qu’un voyage de trois cents lieues. Ajoutons qu’il est plus naturel que Paul ait recommandé Phœbé aux Éphésiens, qu’il connaissait, qu’aux Romains, qu’il ne connaissait pas.
  2. Rom., xvi, 17-20.