Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/588

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semée[1] ; on allait coucher dans les tavernes, près du rivage. Il y avait là souvent beaucoup de monde, et, dans le nombre, de bonnes gens qui n’étaient pas loin du royaume de Dieu. La barque, cependant, avec sa poupe et sa proue relevées, était tirée sur le sable ou à l’ancre sous quelque abri.

On ne sait si l’apôtre toucha cette fois à Thessalonique : cela n’est pas probable ; c’eût été un grand détour. À Néapolis, Paul eut le désir d’aller visiter l’Église de Philippes, qui en était très-peu éloignée. Il fit prendre les devants à tous ses compagnons et leur demanda d’aller l’attendre à Troas. Pour lui, il se rendit à Philippes[2], y célébra la pâque et passa dans le repos, avec les personnes qu’il aimait le plus au monde, les sept jours où l’on mangeait les pains azymes. À Philippes, Paul retrouva le disciple qui, lors de sa seconde mission, avait dirigé ses premiers pas en Macédoine, et qui, selon les plus grandes probabilités, n’était autre que Luc. Il le prit de nouveau avec lui et attacha ainsi au voyage un narrateur qui devait nous en transmettre les impressions avec infiniment de charme et de vérité[3].

  1. Comp. Mischna, Érubin, iv, 2.
  2. Comp. Phil., ii, 12 ; iii, 18.
  3. Act., xx, 5-6. Voir ci-dessus. p. 130 et suiv. La vivacité et la justesse de Act., xx, 6 et suiv., comparées à la sécheresse