Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/59

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composer de billets authentiques adressés à Tite et à Timothée, qu’on aurait délayés dans un sens conforme aux idées du temps et avec l’intention de prêter l’autorité de l’apôtre aux développements que prenait la hiérarchie ecclésiastique ? C’est ce qu’il est difficile de décider. Peut-être, en certaines parties, à la fin de la deuxième à Timothée, par exemple, des billets de différentes dates ont-ils été mêlés ; mais même alors il faut admettre que le faussaire s’est largement donné carrière. Une conséquence, en effet, qui sort de ce qui précède, c’est que les trois épîtres sont sœurs, qu’elles ne font à vrai dire qu’un même ouvrage, et qu’on ne peut faire de distinction entre elles pour ce qui touche à l’authenticité.

Tout autre est la question de savoir si quelques-unes des données de la deuxième à Timothée, par exemple i, 15-18 ; ii, 17-18 ; iv, 9-21, n’ont pas une valeur historique. Le faussaire, quoique ne sachant pas bien la vie de Paul et ne possédant pas les Actes[1], pouvait avoir, notamment sur les derniers temps de l’apôtre, des détails originaux. Nous croyons en particulier que le passage de la seconde à Timothée, iv, 9-21, a beaucoup d’importance et

  1. Notez cependant II Tim., iii, 11. Comparez aussi Act., xx, 25, et II Tim., iv, 7.