jette un jour vrai sur la prison de saint Paul à Rome. Le quatrième Évangile est aussi à sa manière un ouvrage apocryphe ; on ne peut pas dire pour cela que ce soit un ouvrage sans valeur historique. Quant à ce qu’il y a de bizarre d’après nos idées dans de telles suppositions d’ouvrages, il ne faut nullement s’y arrêter. Cela ne causait pas le moindre scrupule[1]. Si le pieux auteur des fausses lettres à Timothée et à Tite pouvait revenir et assister aux discussions dont il est cause parmi nous, il ne se défendrait pas ; il répondrait comme le prêtre d’Asie, auteur du roman de Thécla, quand il se vit poussé à bout : convictum atque confessum id se amore Pauli fecisse[2].
L’époque de la composition de ces trois épîtres peut être placée vers l’an 90 ou 100. Théophile d’Antioche (vers l’an 170) les cite expressément[3]. Irénée[4], Clément d’Alexandrie[5], Tertullien[6], les admettent aussi. Marcion, au contraire, les repous-
- ↑ Il y eut encore d’autres épîtres apocryphes de Paul dès le iie siècle. Canon de Muratori, lignes 62-67 ; Épiph., hær. xlii, 9, 11, 12 ; saint Jér., De viris ill., 5 ; Théodoret, sur Col., iv, 16 et suiv.
- ↑ Tertullien, De baptismo, 17.
- ↑ Ad Autolyc., III, 14.
- ↑ Contra hær., I, proœm., 1
- ↑ Stromates, II, 11.
- ↑ Præscr., 25.