Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/621

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lotes ou sicaires, toujours armés du poignard pour la défense de la Loi, firent entre eux une conjuration pour tuer Paul. Ils s’obligèrent par vœu, sous les plus terribles anathèmes, à ne manger ni boire tant que Paul serait encore en vie[1]. Les conjurés étaient plus de quarante ; ils prononcèrent leur serment le matin du jour qui suivit l’assemblée du sanhédrin. Pour arriver à leurs fins, ils allèrent, dit-on, trouver les prêtres, leur exposèrent le plan qu’ils avaient formé, les engagèrent à intervenir avec le sanhédrin auprès du tribun pour obtenir le lendemain une nouvelle comparution de Paul. Les conjurés devaient saisir leur moment et tuer Paul dans le trajet. Mais le secret du complot fut mal gardé ; il parvint à la connaissance d’un neveu de Paul, qui habitait Jérusalem. Celui-ci court à la caserne et révèle tout à Paul ; Paul le fait conduire auprès de Claudius Lysias par un centurion. Le tribun prend le jeune messager par la main, le conduit à part, obtient de lui tous les détails du complot, et le renvoie en lui commandant de ne rien dire.

À partir de ce moment, Claudius Lysias n’hésita plus. Il résolut d’envoyer Paul à Césarée, d’une part, pour enlever tout prétexte aux troubles de Jérusalem,

  1. Cf. Talm. de Jér., Aboda zara, i, 9.