Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/620

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et des esprits ; les pharisiens admettaient tout cela[1]. Le stratagème de Paul réussit à merveille[2] ; la guerre fut bientôt dans l’assemblée. Pharisiens et sadducéens furent plus attentifs à se combattre qu’à perdre leur ennemi commun. Plusieurs pharisiens prirent même la défense de Paul, et affectèrent de trouver vraisemblable le récit de sa vision. « En somme, disaient-ils, que reproche-t-on à cet homme ? Qui sait si un esprit ou un ange ne lui a point parlé ? »

Claudius Lysias assistait bouche béante à ce débat, dénué de sens pour lui. Il vit le moment où, comme la veille, Paul allait être mis en pièces. Alors il donna ordre à une escouade de soldats de descendre dans la salle, d’arracher Paul des mains de l’assistance et de le reconduire à la tour. Lysias était fort embarrassé. Paul, cependant, se réjouissait du glorieux témoignage qu’il venait de rendre au Christ. La nuit suivante, il eut une vision. Jésus lui apparut et lui dit : « Courage ! comme tu m’as confessé à Jérusalem, il faut que tu me confesses aussi à Rome. »

La haine des fanatiques, pendant ce temps, ne restait pas inactive. Un certain nombre de ces zé-

  1. Cf. Jos., Ant., XVIII, i, 3, 4 ; B. J., II, viii, 14.
  2. Nous croyons bien qu’il y a dans ce récit des Actes quelque arrangement artificiel.