Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/626

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arrivés. En attendant, il ordonna de garder Paul, non dans la prison, mais dans l’ancien palais d’Hérode le Grand, qui était devenu maintenant la résidence des procurateurs. À ce moment, sans doute, Paul était confié à un soldat (frumentarius) qui était chargé sur sa tête de le garder et de le présenter à toute réquisition[1].

Au bout de trois jours[2], les accusateurs juifs arrivèrent. Le grand prêtre Ananie était venu en personne, accompagné de quelques anciens. Sachant à peine parler grec et latin, et pleins de confiance en la rhétorique officielle du temps, ils s’étaient adjoint un certain Tertullus, avocat. L’audience eut lieu sur-le-champ. Tertullus, selon les règles de son état, débuta par la captatio benevolentiæ. Il loua avec impudence le gouvernement de Félix, parla du bonheur dont on jouissait sous son administration, de la reconnaissance publique, et il le pria d’écouter avec sa bonté habituelle. Puis il aborda son sujet, traita Paul de peste, de perturbateur du judaïsme, de chef

  1. Digeste, XLVIII, iii, De custodia et exhibitione reorum, 1, 12, 14 ; Sénèque, Epist., v ; Denys d’Alex., dans Eus., H. E., VI, 40 ; Act., xxviii, 16. Le passage de Manilius, Astr., V, 619-620, prouve peu ici. Cf. Act., xvi, 27 ; xxvii, 42.
  2. Act., xxiv, 1. Les cinq jours doivent se compter à partir du jour où Paul sortit de Jérusalem, comme le prouve Act., xxiv, 11.