Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/634

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cun des crimes que je m’attendais à voir établir. Il ne s’agit en toute cette affaire que de subtilités relatives à leurs superstitions et d’un certain Jésus, qui est mort et que Paul dit être vivant. — Justement, dit Agrippa, il y a longtemps que je voulais entendre cet homme. — Tu l’entendras demain, » répondit Festus.

Le lendemain, en effet, Agrippa et Bérénice vinrent au tribunal avec une suite brillante. Tous les officiers de l’armée et les principaux de la ville étaient là. Aucune procédure officielle ne pouvait avoir lieu depuis l’appel à l’empereur, mais Festus déclara que, selon ses principes, l’envoi d’un prisonnier à Rome devait être accompagné d’un rapport ; il feignit de vouloir s’éclairer pour le rapport qu’il avait à faire en cette circonstance, allégua son ignorance des choses juives, et déclara vouloir suivre sur cette affaire l’avis du roi Agrippa. Agrippa invita Paul à parler. Paul alors fit, avec une certaine complaisance oratoire, un de ces discours qu’il avait cent fois répétés. Il s’estima heureux d’avoir à plaider sa cause devant un juge aussi au courant des questions juives que l’était Agrippa. Il se retrancha plus que jamais dans son système ordinaire de défense, prétendit ne rien dire qui ne fût dans la Loi et les Prophètes, soutint qu’on le poursuivait uniquement à