Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/641

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connaissaient ces régions promettaient un bon mouillage. Un jour qu’il faisait une brise du sud, on crut le moment favorable. On leva l’ancre et l’on fit des bordées le long du flanc de l’île, jusqu’au cap Littinos ; puis on cingla vers Phœnix.

L’équipage et les passagers se croyaient au bout de leurs peines, quand tout à coup un de ces ouragans subits venant de l’est, que les marins de la Méditerranée appellent euraquilon[1], vint s’abattre sur l’île. Le navire fut bientôt hors d’état de tenir tête à l’orage ; on le laissa fuir sous le vent. On passa près d’une petite île, nommée Claudé[2] ; on se mit un moment à l’abri de cette île et l’on profita du court répit obtenu de la sorte pour remonter à grand peine la chaloupe, qui à chaque moment risquait de se briser. Alors on prit les précautions en vue d’un naufrage que tous tenaient pour inévitable. On blinda la

    le port des Sphakiotes. Voir Spratt, Travels, II, p. 247 et suiv. et sa carte ; Smith, Shipwreck, p. 51 ; Pashley, Travels in Crete, II, 259 ; Conybeare et Howson, II, p. 331 et suiv. Il est difficile de justifier βλέποντα κατὰ λίϐα καὶ κατὰ χῶρον.

  1. Gregalia des Levantins est ce mot même d’euraquilon (comme Euripe a fait Egripou). Voir Conybeare et Howson, II, p. 336 ; Spratt, II, p. 11 et suiv.
  2. Nommée aussi Claudos ou Gaudos ; aujourd’hui Gafda, ou Gaudo, ou Gaudonesi, ou Gozzo. Ne pas confondre avec Gozzo près de Malte.