Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/648

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lui amenait les malades de tous les côtés. Il n’est pas dit cependant qu’il y ait fondé d’Église. Ces basses populations africaines[1] ne pouvaient s’élever au-dessus de la superstition et du sensualisme grossier.

L’ancien cabotage de la Méditerranée avait coutume de chômer pendant l’hiver. L’effroyable traversée qu’on venait de faire n’encourageait pas à se remettre en mer. On resta trois mois à Malte, du 15 novembre 60 au 15 février 61, à peu près. Alors, Julius négocia le passage de ses prisonniers et de ses soldats sur un autre navire alexandrin, le Castor et Pollux, qui avait hiverné dans le port de l’île. On gagna Syracuse, où l’on resta trois jours ; puis on cingla vers le détroit, et on toucha à Reggio. Le lendemain, un bon vent du sud s’éleva et porta le navire en deux jours à Pouzzoles.

Pouzzoles, comme nous l’avons déjà dit, était le port d’Italie le plus fréquenté par les Juifs. C’était là aussi d’ordinaire que les navires d’Alexandrie opéraient leur déchargement[2]. Il s’y était formé, en même temps qu’à Rome, une petite société chré-

  1. La langue vulgaire de l’île était toujours le punique. Act., xxviii, 2, 4.
  2. Strabon, XVII, i, 7 ; Pline, XXXVI, 14 ; Suétone, Aug., 98, Jos., Vita, 3 ; Philon, In Flacc., § 5.