Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/654

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solides ou le renièrent. Les Églises de Macédoine et de Galatie, qui sont bien son œuvre propre, n’ont pas beaucoup d’importance au iie et au iiie siècle. Les Églises de Corinthe et d’Éphèse, qui ne lui appartenaient pas à un titre aussi exclusif, passent à ses ennemis ou ne se trouvent pas fondées assez canoniquement si elles ne l’ont été que par lui[1]. Après sa disparition de la scène des luttes apostoliques, nous le verrons presque oublié. Sa mort fut probablement tenue par ses ennemis pour la mort d’un brouillon. Le iie siècle parle à peine de lui, et semble par système chercher à effacer sa mémoire. Ses Épîtres alors sont peu lues et ne font autorité que pour un groupe assez réduit[2]. Ses partisans eux-mêmes atténuent beaucoup ses prétentions[3]. Il ne laisse pas de disciples célèbres ; Tite, Timothée, tant d’autres qui lui faisaient comme une cour, disparaissent sans éclat. À vrai dire, Paul avait une personnalité trop énergique pour former une école originale. Il écrasa toujours ses disciples ; ils ne

  1. Cf. les Apôtres, p. iv et suiv., et ci-dessus, p. 324-325, 366 et suiv.
  2. Le groupe d’où sont sorties les épîtres soit authentiques soit apocryphes de Clément Romain, d’Ignace, de Polycarpe.
  3. C’est ce qui est sensible chez l’auteur des Actes. Voir les Apôtres, p. xxx et suiv.