Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/73

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qu’il a été cousu là grossièrement. Les derniers chapitres de l’épître aux Romains présentent des faits bien plus frappants et qu’il importe de discuter avec minutie ; car beaucoup de parties de la biographie de Paul dépendent du système qu’on adopte sur ces chapitres.

En lisant l’épître aux Romains, on éprouve, à partir du chap. xii, quelque étonnement. Paul paraît se départir là de son principe habituel : « Chacun sur son terrain. » Il est singulier qu’il donne des conseils impératifs à une Église qu’il n’a pas fondée, lui qui relève si vivement l’impertinence de ceux qui cherchent à bâtir sur les fondements posés par d’autres[1]. À la fin du chap. xiv, des particularités bien plus bizarres commencent. Plusieurs manuscrits, que suit Griesbach, après saint Jean Chrysostome, Théodoret, Théophylacte, Œcumenius[2], placent à cet endroit la finale du chap. xvi (versets 25-27). Le Codex Alexandrinus et quelques autres répètent deux fois cette finale, une fois à la fin du chap. xiv et derechef à la fin du chap. xvi.

Les versets 1-13 du chap. xv excitent de nouveau notre surprise. Ces versets répètent et résument

  1. II Cor., x, 13 et suiv. ; Rom., xv, 20 et suiv.
  2. Griesbach, Nov. Test., II, p. 212-213.