Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/75

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ρακαλῶ, verbe d’une nuance très-mitigée sans doute, mais qui est toujours le mot qu’il emploie quand il parle à ses disciples[1].

Le verset 33 termine parfaitement l’épître aux Romains, selon les règles des finales de saint Paul. Les versets 1 et 2 du chapitre xvi pourraient encore être admis comme un post-scriptum de l’épître aux Romains ; mais ce qui suit à partir du verset 3 fait naître de véritables difficultés : Paul, comme s’il n’avait pas clos sa lettre par le mot Amen, se met à saluer vingt-six personnes, sans parler de cinq Églises ou groupes. D’abord, Paul ne met jamais ainsi les salutations après la bénédiction et l’Amen final. En outre, ce ne sont pas ici des salutations banales comme on peut en adresser à des gens qu’on n’a pas vus. Paul a eu évidemment les relations les plus intimes avec les personnes qu’il salue. Toutes ces personnes ont leur trait spécial : celle-ci a travaillé avec lui ; ceux-là ont été en prison avec lui ; une autre lui a servi de mère (sans doute en le soignant dans quelque maladie[2]) ; il sait à quelle époque chacun s’est converti ; tous sont ses amis,

  1. II Cor., viii, 6 ; ix, 5 ; xii, 18 ; cf. I Tim., i, 3. Voir saint Jean Chrysostome, sur ce dernier passage.
  2. Voir ci-dessous, p. 426.