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Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/93

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et auquel se rattachaient des légendes[1]. La côte est inhospitalière et tempêtueuse. Le vent du golfe tombant du haut des montagnes et prenant les flots à revers produit toujours au large une forte houle. Un bassin artificiel communiquant avec la mer par un étroit goulet mettait les navires à l’abri des coups de mer. Les quais, le môle formé de blocs énormes existent encore[2], et attendent en silence le jour peu éloigné où Séleucie redeviendra ce qu’elle fut jadis, une des grandes têtes de route du globe[3]. En saluant pour la dernière fois de la main les frères assemblés sur le sable noir de la grève, Paul avait devant lui le bel arc de cercle formé par la côte à l’embouchure de l’Oronte ; à sa droite, le cône symétrique du Casius, sur lequel devait s’élever trois cents ans plus tard la fumée du dernier sacrifice païen[4] ; à sa gauche, les pentes dé-

  1. Vaillant, Numism. græca imp. rom., p. 30, 46, 110 ; Mionnet, Descr. des méd. ant., V, 271 et suiv.
  2. Il est possible que les ouvrages actuellement existants soient du second siècle ou postérieurs.
  3. Le chemin de fer qui reliera entre eux et avec l’Europe la Syrie, le bassin du Tigre et de l’Euphrate, la Perse, l’Inde, ne peut aboutir à la Méditerranée que par la vallée de l’Oronte. Il aura son débouché à Séleucie ou au port Saint-Siméon des croisés, près de là.
  4. Ammien Marcellin, xxii, 14.