Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/152

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fournirent l’occasion d’exposer la nouvelle forme qu’il s’était habitué à donner à ses idées. Le pieux Épaphrodite ou Épaphras, docteur et fondateur de l’Église de Colosses, et chef des Églises des bords du Lycus, arriva près de lui avec une mission desdites Églises[1]. Paul n’avait jamais été dans cette vallée ; mais on y admettait son autorité[2]. On l’y reconnaissait même pour l’apôtre du pays, et chacun s’envisageait comme lui devant la foi[3]. Apprenant sa captivité, les Églises de Colosses, de Laodicée sur le Lycus, d’Hiérapolis députèrent Épaphras pour partager sa chaîne[4], le consoler, l’assurer de l’amitié des fidèles et probablement lui offrir les secours d’argent dont il pouvait avoir besoin[5]. Ce que rapportait Épaphras du zèle des nouveaux convertis remplit Paul de satisfaction[6] ; la foi, la charité, l’hospitalité étaient admirables[7] ; mais le christianisme prenait dans ces Églises de la Phrygie une direction singulière. Loin du contact des grands apôtres,

  1. Col., i, 7-8 ; ii, 1 ; iv, 12-13, 15-16.
  2. Col., ii, 1, 5 ; Ephes., iii, 2 ; iv, 21.
  3. Phil., 19.
  4. Philem., 23.
  5. Col., i, 7. Je lis ὑπὲρ ὑμῶν, avec Griesbach, Tischendorf, le texte reçu et le Sinaïticus.
  6. Col., i, 4, 9 ; Ephes., i, 15.
  7. Col., i, 4.