Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/161

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gereux ennemis de la civilisation. Les recrudescences de l’esprit de Paul seront autant de défaites pour l’esprit humain. Paul mourra quand l’esprit humain triomphera. Ce qui sera le triomphe de Jésus sera la mort de Paul.

L’apôtre terminait son épître aux Colossiens en envoyant à ces derniers les compliments et les vœux de leur saint et dévoué catéchiste Épaphras. Il les priait en même temps de faire un échange de lettres avec l’Église de Laodicée[1]. À Tychique, qui devait porter la correspondance, il adjoignit comme messager un certain Onésime, qu’il appelle « un fidèle et cher frère[2] ». Rien de plus touchant que l’histoire de cet Onésime. Il avait été l’esclave de Philémon, un des principaux de l’Église de Colosses ; il s’enfuit de chez son maître, en le volant, et alla se cacher à Rome. Là, il entra en relations avec Paul, peut-être par l’intermédiaire d’Épaphras, son compatriote. Paul le convertit, le décida à retourner vers son maître, et le fit partir pour l’Asie en compagnie de Tychique. Afin de calmer les appréhensions qui pouvaient rester au pauvre Onésime, Paul dicta à

  1. Col., iv, 12 et suiv. Voir ci-dessus, p. 90-91.
  2. Col., iv, 9 et Philem. entier. Onésime était un nom d’esclave. Suétone, Galba, 13.