que les grandes âmes près de s’éteindre font subir à leur pensée, et au delà duquel il n’y a plus que la mort.
Certes, Paul était dans le vrai en combattant cette dangereuse maladie du gnosticisme, qui allait bientôt menacer sérieusement la raison humaine, cette chimérique religion des anges[1], à laquelle il oppose son Christ supérieur à tout ce qui n’est pas Dieu[2]. On lui sait gré encore du dernier assaut qu’il livre à la circoncision, aux vaines pratiques, aux préjugés juifs[3]. La morale qu’il tire de sa conception transcendante du Christ est admirable à beaucoup d’égards. Mais que d’excès, grand Dieu ! Que cet audacieux dédain de toute raison, ce brillant éloge de la folie, cette fougue de paradoxe préparent de revers à la parfaite sagesse, qui fuit toute extrémité ! Ce « vieil homme », que Paul secoue si rudement, réagira ; il démontrera qu’il ne méritait pas tant d’anathèmes. Tout ce passé frappé d’une injuste sentence redeviendra un principe de « renaissance » pour le monde, amené par le christianisme au dernier degré de l’épuisement. Paul sera en ce sens un des plus dan-