Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/276

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Il semble qu’au nombre des fugitifs qui vinrent de Rome à Éphèse se trouva Barnabé[1]. Timothée vers le même temps était emprisonné, nous ne savons en quel endroit, peut-être à Corinthe[2]. Au bout de quelques mois, il fut délivré. Barnabé, dès qu’il apprit cette bonne nouvelle, voyant la situation plus calme, forma le projet de regagner Rome avec Timothée, qu’il avait connu et aimé dans la compagnie de Paul[3]. La phalange apostolique dispersée par l’orage de 64 essayait de se reformer. L’école de Paul était la moins consistante ; elle cherchait, privée de son chef, à s’appuyer sur des parties plus solides de l’Église. Timothée, habitué à être conduit, dut être peu de chose après la mort de Paul. Barnabé, au contraire, qui s’était toujours tenu dans une voie moyenne entre les deux partis, et qui n’avait pas une seule fois péché contre la charité, devint le lien des débris épars après le grand naufrage. Cet homme excellent fut ainsi encore une fois le sauveur de l’œuvre de Jésus, le bon génie de la concorde et de la paix.

C’est aux circonstances dont il s’agit qu’il faut,

  1. C’est la conséquence de notre système sur l’Épître aux Hébreux. Voir ci-après, p. 211.
  2. Hebr., xiii, 23. Ce n’était ni à Rome ni à Éphèse. L’endroit ne devait pas être bien loin d’Éphèse.
  3. Hebr., xiii, 19, 23.