acheter », leur causait d’insurmontables scrupules[1]. L’or marqué au signe du grand chef de l’idolâtrie leur brûlait la main. Il semble que, plutôt que de se prêter à de pareils actes d’apostasie, quelques fidèles d’Éphèse s’exilèrent ; on peut supposer que Jean fut du nombre[2]. Cet incident, obscur pour nous, joue un grand rôle dans l’Apocalypse, et en fut peut-être l’origine première : « Attention ! dit le Voyant, c’est ici qu’est le terme de la patience des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus[3]. »
Les événements de Rome et de l’Italie donnaient raison à cette attente fiévreuse. Galba ne réussissait pas à s’établir. Jusqu’à Néron, le titre de légitimité dynastique créé par Jules César et par Auguste avait étouffé la pensée d’une compétition à l’empire parmi les généraux ; mais depuis que ce titre était périmé, tout chef militaire put aspirer à l’héritage de César. Vindex était mort ; Verginius s’était loyalement soumis ; Nymphidius Sabinus, Macer, Fonteius Capiton avaient expié par la mort leurs idées de révolte ; rien n’était fait cependant. Le 2 janvier 69, les légions de