Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/457

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lavé leur robe dans le sang de l’Agneau[1]. Voilà pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et ils l’adorent nuit et jour dans son temple, et celui qui est assis sur le trône habitera éternellement sur eux[2]. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, ils ne souffriront plus de la chaleur. L’Agneau les fera paître et les conduira aux sources de la vie, et Dieu lui-même essuiera toute larme de leurs yeux[3]. »

Le septième sceau s’ouvre[4]. On s’attend au grand spectacle de la consommation des temps[5]. Mais, dans le poëme comme dans la réalité, cette catastrophe fuit toujours ; on s’y croit arrivé, il n’en est rien. Au lieu du dénoûment final, qui devrait être l’effet de l’ouverture du septième sceau, il se fait dans le ciel un silence d’une demi-heure, indiquant que le premier acte du mystère est terminé, et qu’un autre va commencer[6].

  1. C’est-à-dire ils les ont teintes de sang par le martyre.
  2. Lévitique, xxvi, 11 ; Isaïe, iv, 5-6 ; Ézech., xxxvii, 27 ; Apoc., xxi, 3.
  3. Isaïe, xxv, 8 ; xlix, 10.
  4. Apoc., c. viii.
  5. Comparez la suspension analogue qui a lieu après l’ouverture du cinquième et du sixième sceau (ci-dessus, p. 388-389), et au son de la septième trompette (ci-après, p. 399-400). Voir surtout Apoc., x, 7.
  6. La même chose se remarque dans le Cantique des cantiques. Les cinq actes de ce petit drame ne se font pas suite. À chaque