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L’ange ouvre le puits de l’abîme ; il en sort de la fumée comme d’une grande fournaise[1] ; le soleil et le ciel sont assombris. De cette fumée naissent des sauterelles, qui couvrent la terre comme des escadrons de cavalerie. Ces sauterelles[2], conduites par leur roi, l’ange de l’abîme, qui s’appelle en hébreu Abaddon[3] et en grec Apollyon[4], tourmentent les hommes pendant cinq mois (tout un été). Il est possible que le fléau des sauterelles ait eu vers ce temps-là de l’intensité dans quelque province[5] ; en tout cas, l’imitation des plaies de l’Égypte est ici évidente[6]. Le puits de l’abîme est peut-être la Solfatare de Pouzzoles (ce qu’on appelait le Forum de Vul-
- ↑ Cf. Gen., xix, 28.
- ↑ La description étrange de ces sauterelles, si l’on tient compte des procédés du style oriental, n’a rien qui ne réponde à la sauterelle ordinaire. V. Niebuhr, Descr. de l’Arabie, p. 153 (trad. franc., 1774) ; Joël, ii, 4-9. Les sauterelles à Naples s’appellent encore cavaletti. Elles y seraient fort nuisibles, si l’on ne prenait des précautions pour détruire les œufs. Cf. Pline, XI, xxix (35) ; Tite-Live, XXX, 2.
- ↑ אבדון, « la destruction. »
- ↑ Ἀπολλύων, « le destructeur. »
- ↑ Des traits comme ix, 10, porteraient à voir dans la nuée de sauterelles l’invasion de la cavalerie parthe ; mais c’est là le sujet de la sixième trompette, et l’habitude de l’auteur n’est pas de symboliser deux fois le même fait dans un même septénaire.
- ↑ Exode, x, 12 et suiv. ; Joël, ii ; Sagesse, xvi, 9.