Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/490

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patience des saints, qui gardent les préceptes de Dieu[1] et la foi de Jésus. » Pour rassurer les fidèles sur un doute qui les tourmentait quelquefois relativement au sort des frères qui mouraient chaque jour[2], une voix ordonne au prophète d’écrire : « Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur. Oui, dit l’Esprit, ils vont se reposer de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent[3]. »

Les images du grand jugement se pressent dans l’imagination ardente du Voyant. Un nuage blanc passe au ciel ; sur ce nuage est assis comme un Fils de l’homme (un ange semblable au Messie)[4], ayant sur sa tête une couronne d’or et dans sa main une faux aiguë[5]. La moisson de la terre est mûre. Le Fils de l’homme lance sa faux, et la terre est moissonnée. Un autre ange procède à la vendange[6] ; il jette tout dans la grande cuve de la colère de Dieu[7] ; la

  1. Les judéo-chrétiens exacts, qui observent la Loi, ou du moins les convertis qui gardent les préceptes noachiques.
  2. Cf. Saint Paul, p. 249-250 ; 413-414 ; I Thess., iv, 14, 16 ; I Cor., xv, 18. Cf. Phil., i, 23 ; Jean, v, 24 ; Luc, xxiii, 43.
  3. Pirké aboth, vi, 9.
  4. Daniel, vii, 13 ; Matth., xxiv, 30 ; Luc, xxi, 27 ; Apoc., i, 13.
  5. Joël, iv, 13 (iii, 13) ; Jérémie, li, 33.
  6. Joël, iv, 13 ; Isaïe, xvii, 5 ; lxiii, 1-6.
  7. Isaïe, lxiii, 3 ; Michée, iv, 13 ; Habacuc, iii, 12.