Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/491

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cuve est foulée aux pieds hors de la ville[1] ; le sang qui en sort monte jusqu’à la hauteur des freins des chevaux, sur un espace de seize cents stades.

Après ces divers épisodes, une cérémonie céleste, analogue aux deux mystères de l’ouverture des sceaux et des trompettes, se déroule devant le Voyant[2]. Sept anges sont chargés de frapper la terre des sept dernières plaies, par lesquelles se consomme la colère de Dieu. Mais d’avance nous sommes rassurés en ce qui touche le sort des élus : sur une vaste mer cristalline mêlée de feu, on reconnaît les vainqueurs de la Bête, c’est-à-dire ceux qui ont refusé d’adorer son image et le chiffre de son nom, tenant entre leurs mains les harpes de Dieu, chantant le cantique de Moïse après le passage de la mer Rouge et le cantique de l’Agneau. La porte du tabernacle céleste s’ouvre, et l’on en voit sortir les sept anges, vêtus de lin et ceints sur la poitrine de ceintures d’or[3]. Un des quatre animaux leur donne sept coupes d’or, pleines jusqu’au bord de la colère de Dieu[4].

  1. Allusion probable à la vallée de Josaphat, Joël, iv, 2, 11-14. On commençait déjà peut-être à identifier ce nom symbolique avec la vallée de Cédron.
  2. Apoc., c. xv.
  3. Costume des prêtres juifs : Ex., xxviii, 39-40 ; Lév., vii, 3.
  4. Ézéchiel, xxii, 31 ; Sophonie, iii, 8 ; Ps. lxxxix, 6. Cf. Ézéch., x, 7.