Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/569

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la ville haute, celle d’Acra formaient comme des murs de refend et semblaient autant de remparts[1]. Le nombre des défenseurs était très-grand ; les provisions, quoique diminuées par les incendies, abondaient encore. Les partis à l’intérieur de la ville continuaient de se battre ; mais ils se réunissaient pour la défense. À partir des fêtes de pâque, la faction d’Éléazar disparut à peu près, et se fondit dans celle de Jean[2]. Titus conduisit l’opération avec un savoir consommé ; jamais les Romains n’avaient montré une poliorcétique aussi savante[3]. Dans les derniers jours d’avril, les légions avaient franchi la première enceinte du côté du nord, et étaient maîtresses de la partie septentrionale de la ville[4]. Cinq jours après, le second mur, le mur d’Acra, était forcé. La moitié de la ville fut ainsi au pouvoir des Romains. Le 12 mai, ils attaquèrent la forteresse Antonia. Entouré de Juifs qui tous, excepté peut-être Tibère Alexandre, souhaitaient la conservation de la ville et du temple, dominé plus qu’il ne l’avouait par son amour pour Bérénice, qui paraît avoir été une juive

  1. Tacite, Hist., V, 8, 11 ; Dion Cassius, LXVI, 4 ; Jos., B. J., V, iv et v.
  2. Jos., B. J., V, iii, 1 ; Tacite, V, 12.
  3. Tac., Hist., V, 13.
  4. Pour toute cette topographie, voir Saulcy, Les dern. jours de Jér., 218 et suiv., et les plans cités ci-dessus, p. 245, note.