Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/602

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Dans l’enivrement du succès, Rome se souvenait à peine que l’insurrection juive vivait encore dans le bassin de la mer Morte. Trois châteaux, Hérodium[1], Machéro[2] et Masada[3] étaient toujours entre les mains des Juifs. Il fallait avoir pris son parti de fermer les yeux à l’évidence pour garder encore quelque espoir après la prise de Jérusalem. Les rebelles se défendirent avec autant d’acharnement que si la lutte en avait été à son début. Hérodium n’était guère qu’un palais fortifié ; il fut pris sans de grands efforts par Lucilius Bassus. Machéro présenta beaucoup de difficultés ; les atrocités, les massacres, les ventes de troupeaux entiers de Juifs recommencèrent. Masada fit une des plus héroïques résistances dont l’histoire militaire se souvienne. Éléazar, fils de Jaïre, petit-fils de Judas le Gaulonite, s’était emparé de cette forteresse dès les premiers jours de la révolte, et en avait fait un repaire de zélotes et de sicaires. Masada occupe le plateau d’un immense rocher de près de cinq cents mètres de haut, sur le bord de la mer Morte. Pour s’emparer d’une telle place, il fallut

  1. Saulcy, Voyage en terre sainte, I, p. 168 et suiv. ; Guérin, Descr. de la Pal., III, p. 122 et suiv.
  2. Parent, Machærous (Paris, 1869) ; Vignes, notes.
  3. Saulcy, Voy. autour de la mer Morte, I, p. 199 et suiv. ; pl. xi, xii et xiii ; G. Rey, Voy. dans le Haouran, p. 285 et suiv. ; pl. xxv et xxvi.