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des traces assez nombreuses dans le Talmud et dans les écrits qui s’y rattachent[1]. Le plus célèbre docteur dont le nom paraisse mêlé à ces disputes est Rabbi Tarphon. Avant le siège de Jérusalem, il avait rempli les fonctions sacerdotales. Il aimait à rappeler ses souvenirs du temple, en particulier comment il avait assisté, sur l’estrade des prêtres, au service solennel du grand Pardon. Le pontife avait, ce jour-là, la permission de prononcer le nom ineffable de Dieu. Tarphon racontait que, malgré les efforts qu’il fit, il ne put rien saisir, le chant des autres officiants l’ayant empêché d’entendre[2].

Après la destruction de la ville sainte, il fut une des gloires des écoles de Iabné et de Lydda. À la subtilité il joignit, ce qui vaut mieux, la charité[3]. Dans une année de famine, il se fiança, dit-on, à trois cents femmes, afin que, grâce au titre de futures épouses de prêtre, elles eussent le droit de prendre part aux offrandes sacrées[4] ; naturellement, la famine passée, il ne donna pas suite aux fiançailles. Beaucoup de sentences de Tarphon rappellent l’Évangile.

  1. Par exemple, Midrasch sur Ps. x (Derenbourg, p. 356-357).
  2. Midrasch sur Kohéleth, iii, 1 ; sur Bammidbar, xi ; Talm. de Jér., Ioma, iii, 7.
  3. Tosifta Hagiga, vers la fin ; Semahot, ii, 4.
  4. Talm. de Jér., Jebamoth, iv, 14.