turel plus étrange, plus grossier, plus analogue à celui de Marc. Ainsi la fable que le Jourdain prit feu lors du baptême de Jésus, fable chère à toute la tradition populaire des premiers siècles, s’y trouvait[1]. La forme sous laquelle on supposait que l’Esprit divin, à ce moment-là, entra en Jésus comme une force distincte de lui, paraît aussi avoir été la plus vieille conception nazaréenne. Pour la transfiguration, l’Esprit, mère de Jésus[2], prend son fils par un cheveu, selon une imagination qui se trouve dans Ézéchiel[3] et dans les additions au livre de Daniel[4], et le transporte sur le Thabor[5]. Quelques détails matériels sont choquants[6], mais tout à fait dans le goût de Marc. Enfin certains traits restés sporadiques dans
- ↑ Hilgenfeld, p. 15, 21. Cf. Carm. sibyll., VII, 81-83 ; Cerygma Pauli, dans Pseudo-Cyprien, De non iter. bapt. édit. Rigault, Paris, 1648, Observ. ad calc., p. 139 ; saint Justin, Dial., 88 ; Eusèbe, De solemn. paschali, 4 ; saint Jérôme, In Is., xi, 1. Cf. Évangile ébionite (Hilg., p. 34).
- ↑ Orig., In Jer., homil. xv, 4. Le mot rouah (esprit) est féminin en hébreu. L’Esprit de Dieu chez les elchasaïtes était aussi une femme. Philos., IX, 13 ; Épiph., hær. xix, 4 ; xxx, 17 ; liii, 1.
- ↑ Ézéchiel, viii, 3.
- ↑ Bel et le Dragon, 36 (chap. xiv, 35, Vulgate).
- ↑ Hilgenfeld, p. 16, 23-24. C’est à tort qu’on a rapporté ce fragment au récit de la tentation.
- ↑ Hilgenfeld, p. 16, ligne 37.
Barachie (Matth., xxiii, 35 ; Hilg., p. 17, 26). Il donne aussi la vraie forme du nom de Barabhas.