tions bibliques de pseudo-Matthieu supposent à la fois l’usage du texte hébreu (ou d’un targum araméen) et de la version des Septante[1] ; une partie de son exégèse n’a de sens qu’en hébreu[2].
La façon dont l’auteur opère l’intercalation des grands discours de Jésus est singulière. Soit qu’il les prenne dans les recueils de sentences qui peuvent avoir existé à un certain moment de la tradition évangélique, soit qu’il les tire tout faits de l’Évangile hébreu, ces discours sont insérés par lui comme
- ↑ Matth., i, 21, 23 (hébr. et Sept.) ; ii, 6 (hébr. et Sept.) ; ii, 15 (hébr.) ; ii, 18 (hébr. et Sept.) ; ii, 23 (hébr.) ; iv, 15-16 (hébr. et Sept.) ; viii, 17 (hébr.) ; xii, 17-21 (hébr. et Sept.) ; xiii, 35 (hébr. et Sept.) ; xxi, 5 (hébr.) ; xxiii, 35 (Sept.) ; xxvii, 9-10 (hébr. et Sept.) ; xxvii, 43 (hébr. et Sept.). Dans les récits historiques, quand l’auteur copie Marc, il lui emprunte aussi ses citations.
- ↑ Ναζωραῖος κληθήσεται (ii, 23), tiré de Isaïe, xi, 1 ; lx, 21.
Septante dans les citations de la Bible, beaucoup d’autres particularités ; par exemple, le rôle de père attribué au Saint-Esprit, contrairement au genre de l’hébreu rouah (cf. Évang. des Hébr., Hilg., p. 16, 23-24 ; voir ci-après, p. 185). D’un autre côté, la fidélité de l’interprétation quant au sens général résulte des contradictions que le rédacteur n’a pas effacées. Le plus souvent, il subordonne Marc aux λόγια ; ceux-ci constituent son objet principal. Mais Papias atteste qu’il y avait des traductions fort diverses des λόγια (dans Eus., H. E., III, xxxix, 16). Le λόγιον Matth., v, 37, paraît avoir été mal traduit par l’auteur du premier Évangile. Cf. Jac., v, 12 ; Justin, Apol. I, 16 ; Homél. pseudoclém., iii, 55 ; Clém. d’Alex., Strom., VII, 11.