Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

jalousie injuste, a souffert, non pas une ou deux fois, mais plusieurs fois, et qui, ayant ainsi accompli son martyre[1], est allé dans le lieu de gloire qui lui était dû. C’est par l’effet de la jalousie et de la discorde[2] que Paul a montré jusqu’où peut aller la patience, sept fois mis aux fers, banni, lapidé, et que, après avoir été le héraut de la vérité en Orient et en Occident, il a reçu la noble récompense de sa foi, après avoir enseigné la justice au monde entier et être venu jusqu’à l’extrémité de l’Occident. Ayant ainsi accompli son martyre devant les puissances terrestres, il a été délivré du monde, et est allé dans le saint lieu, nous donnant un grand exemple de patience. À ces hommes dont la vie a été sainte fut réunie en tas une grande multitude d’élus, qui, toujours par suite de la jalousie, ont enduré beaucoup d’affronts et de tourments, laissant parmi nous un illustre exemple. C’est enfin poursuivies par la jalousie que ces pauvres femmes, les Danaïdes et les Dircés, après avoir souffert de terribles et monstrueuses indignités, ont atteint le but dans la course sacrée de la foi et ont reçu la noble récompense, toutes faibles de corps qu’elles étaient[3].


L’ordre et l’obéissance, voilà la loi suprême de la famille et de l’Église.


Il vaut mieux déplaire à des hommes imprudents et insensés, qui s’élèvent et se glorifient par la vanité de leurs

  1. Μαρτυρήσας n’implique la mort que d’une façon indirecte.
  2. Ms. du Fanar, διὰ ζῆλον καὶ ἔριν.
  3. Voir l’Antechrist, ch. vii et viii. Comp. ch. 62 (édition Bryenne).