Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/370

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discours, qu’à Dieu[1]… Respectons nos supérieurs, honorons les anciens, instruisons les jeunes gens dans la crainte de Dieu, corrigeons nos femmes pour le bien. Que les habitudes aimables de la chasteté éclatent dans leur conduite ; qu’elles montrent une douceur simple et vraie ; que leur silence fasse paraître comme elles gouvernent leur langue ; qu’au lieu de laisser aller leur cœur au gré de leurs inclinations, elles témoignent saintement une égale amitié à tous ceux qui craignent Dieu…

Considérons les soldats qui servent sous nos souverains[2], avec quel ordre, quelle ponctualité, quelle soumission ils exécutent ce qui leur est commandé. Tous ne sont pas préfets, ni tribuns, ni centurions ; mais chacun en son rang exécute les ordres de l’empereur ou des chefs. Les grands ne peuvent exister sans les petits, ni les petits sans les grands. En toute chose il y a mélange d’éléments divers, et c’est grâce à ce mélange que tout marche. Prenons pour exemple notre corps. La tête sans les pieds n’est rien ; les pieds ne sont rien sans la tête. Les plus petits de nos organes sont nécessaires et servent au corps entier ; tous conspirent et obéissent à un même principe de subordination pour la conservation du tout. Que chacun donc soit soumis à son prochain, suivant l’ordre où il a été placé par la grâce de Christ Jésus. Que le fort ne néglige pas le faible,

  1. Ch. 21. Cf. ch. 34.
  2. Ch. 37. On a proposé de lire τοῖς ἡγουμενοις αὐτῶν. Mais les deux manuscrits portent ἡμῶν ; en outre, le passage ch. 61, perdu dans l’Alexandrinus, d’accord avec le syriaque, τοῖς τε ἄρχουσι καὶ ἡγουμένοις ἡμῶν (v. ci-après p. 330) justifie pleinement la leçon du ch. 37. Voir Journal des Savants, janv. 1877, p. 8-9.