Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/457

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Aurèle prolongèrent la vie de l’empire de cent ans ; on peut dire aussi qu’ils retardèrent l’avènement du christianisme de cent ans. Les progrès que le christianisme fit au ier et au iiie siècle sont des pas de géant, comparés à ceux qu’il fit au iie siècle. Au iie siècle, le christianisme avait en présence de lui une forte concurrence, celle de la philosophie pratique, travaillant rationnellement à l’amélioration de la société humaine. À partir de Commode, l’égoïsme individuel et ce qu’on peut appeler l’égoïsme de l’État ne laissent plus de place aux aspirations idéales que dans l’Église. L’Église devient alors l’asile de toute la vie du cœur et de l’âme ; bientôt après, la vie civile et la vie politique s’y concentreront également.