CHAPITRE XX.
Tandis que les Églises occidentales, subissant plus ou moins l’influence de l’esprit romain, marchaient rapidement vers une catholicité orthodoxe et aspiraient à se donner un gouvernement central, excluant les variétés de sectes, les Églises d’ébionim, en Syrie, s’émiettaient de plus en plus et s’égaraient en toute sorte d’aberrations. La secte n’est pas l’Église ; trop souvent, au contraire, la secte ronge l’Église et la dissout. Véritable Protée, le judéo-christianisme s’engageait tour à tour dans les directions les plus opposées. Malgré le privilège qu’avaient les communautés de Syrie de posséder les membres de la famille de Jésus et de se rattacher à une tradition bien plus immédiate que celle des Églises d’Asie, de Grèce et de Rome, il n’est pas douteux que, réduites à elles-mêmes, ces petites associations se seraient perdues dans le rêve au bout de